lundi 6 décembre 2010

Chapitre 1 : A bord du CAMRAIL Litmited

19h : on devrait être partis depuis une bonne heure mais…on est au Cameroun !Un contrôleur est passé nous annoncer que le train qui nous précède a déraillé (un train de fret heureusement), il va falloir attendre jusqu’à… !



Pourtant on s’était bien débrouillés ! Arrivée à la gare à 16h30, au cas ou, on était rapidement dans le train. On a pu assister aux coups de gueule entre un passager et le porteur (300F pour monter un colis dans le train). Un coup de gueule pas méchant, comme on en entendra souvent, mais qui peuvent durer un bon quart d’heure. Les deux parties utilisent les plus belles formules qu’aient pu créer la rhétorique ! Je finis par me demander si ce n’est pas un jeu, juste le plaisir de bien parler, comme quand on marchande.

En tout cas c’était une distraction salutaire pour faire passer la longue attente ! Chaque passager y va de son commentaire, chaque banc a son avis, et les plus belles phrases nous font rire ou sourire.

A l’heure de la prière, silencieusement, les musulmans sortent leur tapis, leur bouilloire en plastique et entament le petit rituel qu’on observera tant de fois au cours du voyage.

3h, le lendemain : Finalement nous sommes partis à 23h00, avec 5 petites heures de retard. Après avoir essayé toutes les façons possibles et (in)imaginables de dormir sur les bancs, je me suis allongé par terre, la tête sur mon sac.

Mais je suis réveillé dès la première gare. Je sens le train s’arrêter, puis j’entends les vendeurs. Je sors la tête, le spectacle est étonnant !

Des dizaines de personnes, un plateau sur la tête, longent le train, ils sont éclairés par les wagons, la lumière leur donne un aspect fantomatique.

Au bout d’une dizaine de minutes il ne reste que trois filles près de notre wagon. On leur achète du maïs et on entame la discussion avec elles et les contrôleurs…mais elles resteront de marbre face à leurs avances. La discussion continue donc sans elles, jusqu’à 6h du matin, quand le train repart.

7h : Je me réveille à Mbanjock, les deux blancs allongés par terre (Vico m’a rejoint) font sensation ! Le voyage continue, de gares en gares…

Nanga-Eboko : en achetant des arachides (bouillies, un délice !) on manque de rater le train. C’est la panique pendant un instant, mais tout le monde arrive finalement à monter.

Ouassa-Bamvele : on s’assoit sur le marche pied cette fois, quand le train redémarre on passe quelques minutes les pieds dans le vide à regarder le paysage défiler, c’est cooool !

Belabo : depuis quelques gares on ne trouvait plus que du bâton (de manioc), ici les femmes vendent bananes, ananas, mandarines, poisson, et les hommes des beignets, du soya ou de l’avocat. Tout le monde s’empresse d’acheter un peu de tout, pour la suite du voyage ou pour ramener à la famille.



De l’extérieur du train on voit les épluchures (et les plastiques malheureusement) des fruits consommés jetés par les fenêtres.

Goyoum : Une photo pittoresque.

Ngaoundai : On trouve enfin quelque chose de consistant à se mettre sous la dent : foie et brochettes grillés ! Malheureusement le piment est vraiment très fort, ce qui me vaut un bon quart d’heures de souffrances !

Le trajet se finit entre mini sommeils, discussions et paysages. A 19h, après 26h de trajet, on arrive à Ngaoundere…19h de retard, je n’oserai plus jamais me plaindre de la SNCF !

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