jeudi 11 novembre 2010
mercredi 10 novembre 2010
09/11/10 : Une journée parmi tant d’autres au Cameroun
7h00 : réveil, douche froide (il n’y a pas d’eau chaude à la maison)
7h20 : thé au citron (avec citron pressé s’il vous plait !) en regardant Euronews, les nouvelles du monde ne sont pas bonnes et je me sens définitivement bien au Cameroun. Même la rubrique sport m’apporte des mauvaises nouvelles.
7h40 : je suis sur le départ, les premières personnes commencent à sonner pour voir Paul (le pauvre n’est même pas encore levé). Short tongs, tee-shirt et chapeau, je sors.
8h00 : après la moto (sous une pluie fine) et le taxi j’arrive au dispensaire d’Odza, je discute 5 min avec mon pote JB (qui prend les paris dans sa petite cabane PMUC, le PMU Camerounais) puis je vais au boulot.
8h00 – 8h30 : On bosse avec Kelly en attendant que quelqu’un arrive pour pouvoir lui laisser le centre et aller prendre mon second petit déjeuner.
8h30 : Kelly m’amène dans une petite gargotte, tenue par un Sénégalais, qui vend la tasse de Kossam (sorte de yaourt brassé avec un léger gout de yaourt à la fraise, ou de citron, je ne sais pas) à 200F CFA (30 cts d’€) comme la tasse de café ou le pain omelette. On se pète le bide pour 900F CFA (1€30 à deux héhé).
Il fait environ 25°C, la température montera à 35°C dans la journée.
9h – 12h30 : Quand on arrive Paul est là ! Impressionnant ! Avec son emploi du temps de ministre ! Kelly en profite pour l’assaillir de question, moi pour prendre l’évènement en photo !
L’emploi du temps est chargé, il faut
- Envoyer des dossiers,
- Appeler nos partenaires pour récupérer des cartouches d’encres,
- Rédiger des lettres de demande de financement,
- Relire des dossiers,
- Répondre aux mails qui arrivent…
Mais la nouvelle connexion internet nous facilite vraiment la tache. Midi arrive rapidement en on part manger.
12h30 – 13h30 : le restaurant du midi est souvent un long sujet de débats, on décide d’aller à la rôtisserie du coin prendre de la viande braisés (le soya) dans un peu de pain. Sinon on a le choix entre le poulet tomate et plantain (sorte de banane) bouilli au resto Océanic, qui a l’avantage d’avoir une vue superbe, la viande de brousse (biche, antilope, varan…), le poulet avec les frites de plantain, le bouillon de bœuf…En chemin on rencontre notre pote qui vend les sandwiches à l’avocat (avocat, tomate, oignons sauce), on lui en prend un chacun qu’on fait garnir de viande à la rôtisserie.
Avec un petit tonic (sorte de Schweppes, en moins fort) ça passe super bien, on discute de nos prochaines vacances dans le nord Cameroun. Avec ça on prend une petite assiette de viande grillée, parce qu’il faut pas déconner et on s’en sort pour 2900F CFA (soit 4€50 à trois, mouahahahahahha !). Le chapeau qui servait pour protéger du soleil à l’aller sert maintenant à nous protéger d’une pluie fine.
13h30-18h30 : le boulot reprend, il faut continuer les missions du matin, le temps passe vite, je crois que c’est le seul souci ici, alors pour se remonter le moral on prend un petit gouter (jus + chocolat, pour 1€50, c’est le chocolat qui est cher ici !).
19h00 : Dans le taxi le chauffeur s’est étonnée que je demande une course de 100F CFA alors que le tarif normal est à 200. Je lui explique que ça fait quelques mois que je suis là et que je commence à connaitre le système (on demande 100 F pour les très courtes distances), puis on discute du Cameroun, des taxis en Europe…Jusqu’à mon quartier : Ekoumdoum (qui est effectivement comme le disait le chauffeur un sous-quartier, mes potes expatriés l’appellent : la brousse). Là je fais des emplettes (savon pour le corps, pour les vêtements, lessive, sucre), j’arrive à me faire comprendre du premier coup du marchand, preuve que je commence à gérer les particularités du langage Camerounais (ça fait plaisir), car ici si tu n’utilise pas le bon terme on ne te donnera jamais ce que tu veux. Un exemple de conversation :
Moi : Bonjour, un rouleau de papier toilette
Vendeuse : Pardon ?
Moi : Du papier toilette s’il vous plait.
Vendeuse : Hein ?
Moi : Ça là !
Vendeuse : Ah ! du papier hygiénique !
Fin de l’exemple.
Et je rentre enfin chez moi, à pied, en rendant leur bonjour à tous les gens que je croise. Arrivé à la maison je croise Sandra qui est en train de travailler…c’est rare…alors je regarde les résultats du foot (il faut se tenir au courant ici), je fais ma lessive (il était temps…), des gens arrivent pour Paul, qui arrivera beaucoup plus tard.
20h00 : Paul arrive à la maison, règle les petits problèmes quotidiens, puis c’est le grand débat politique. Le gars qui l’attendait venait le voir pour con parti. Paul se lance donc dans un exposé sur sa campagne, sa stratégie, son programme… Il faut dire que c’est vraiment intéressant !
21h30 : Tout le monde s’en va, je ne sais pas à quelle heure ils reviendront alors je regarde la fin du match en mangeant du riz poisson, puis c’est dodo à 22h00. Il vaut mieux, demain j’ai rendez vous à 7h30 chez des amis pour prendre le petit déjeuner.
vendredi 5 novembre 2010
Quelques détails de la vie au Cameroun.
Par exemple ici le ton monte très vite. Au début j’ai été très impressionné par les gens qui se criaient dessus, pour un oui ou pour un non ! je me suis dit « ces gens sont fous ! ». Pourtant après deux mois de vie sur place je viens d’entendre le premier gros mot (et encore c’était un bourré qui a dit « imbécile »), et je n’ai pas vu un seul mauvais geste. Même si le ton monte vite, il redescend aussi vite. Quand deux voitures se choquent, surtout dans les embouteillages, c’est tout de suite un florilège de cris, de klaxons, d’énervements. Mais si la personne s’excuse avec un sourire, le taximan va continuer sa route, certes en grognant et en râlant sur ces gens qui ne regardent pas et na savent pas conduire, mais sans que l’histoire aille plus loin.
En réalité ce qui prime ici est la parole, une bonne parole peut tout arranger. Les engueulades sont souvent des joutes verbales plus que de vrais affrontements, et se finissent plus souvent par une bonne poignée de mains. On s’en aperçoit surtout quand on veut acheter quelque chose ! La vie n’est pas chère au Cameroun…quand on sait marchander !
Les prix sont rarement affichés sur les marchés, où, pourtant, on achète pratiquement tout. Il faut donc bien connaître les prix avant d’aller acheter quoi que ce soit, sous peine de payer bien plus cher ! Surtout pour un blanc, qui est assez rapidement repéré. Par exemple au marché central de Yaoundé on m’a proposé des tongs 6 fois plus chères que leur vrai prix ! (18 au lieu de 3, ça fait quand même une différence !). Mais le marchandage fait partie de l’achat, et à force de techniques, que l’on apprend assez rapidement, on arrive enfin à obtenir les bons prix (surtout si on s’est renseigné un peu avant). Finalement c’est assez amusant !
Ce qui est assez étonnant au début c’est que les gens essayent, quand ils voient un blanc. Ils essayent de proposer des prix faramineux, de te faire croire n’importe quoi, de te demander de l’argent…Mais ils ne s’offusquent pas si tu leur dis non, une fois qu’ils ont vu qu’ils ne t’auront pas tu peux avoir une conversation tout à fait normale, amicale.
En règle générale la famille passe avant tout. Il n'est pas rare le matin que je voie un oncle, ou n'importe qui que je ne connais pas qui attende dans le salon. Les gens sont accueillis dans la maison, ils ne restent pas dehors. La famille prime bien sur dans le travail. Comme l'emploi est rare ici, quelqu'un qui travaille nourrit toute sa famille, et parfois la famille va loin! Quand on arrive au village, tout le monde est frère, voir cousin, la notion de frère doit s'étendre au cousin du 4 ou 5° degrés chez nous, comme celle de parents ou grands parents. Un cousin est donc quelqu'un du même village.
Voilà pour quelques clichés qui ont remplacé ceux que j'avais en venant ici, mais la culture Camerounaise me semble encore très vague tellement elle est complexe, ce n'est pas 5 mois qui pourront me permettre de la comprendre...
Recette de gâteau, version Camerounaise.
- lors de l’achat des ingrédients, demander de mettre 100g de farine à part des 500g (on ne vend pas moins de 500g bien que la farine soit vendues en vrac). Calculer le nombre de morceaux de sucre nécessaires (à 1/225 = 4.4g le morceau il faut environ 30 morceaux pour faire 125g) ainsi que le nombre de plaquette de beurre de 10g (10*17 =
- faire fondre le chocolat au bain marie (ça c’est bon).
- Pendant ce temps verser les 100g de farine dans un saladier et en retirer ¼ pour obtenir 75g. Piler les morceaux de sucre pour obtenir du sucre en poudre, et mélanger.
- Incorporer les œufs, battre.
- Eplucher les 16 plaquettes de beurre (une ayant été réservée pour le bain marie) et les mélanger à la farine et aux œufs.
- Beurrer le plat avec les emballages de beurre.
- Incorporer le chocolat à la préparation, laisser nettoyer la casserole par les enfants.
- Mettre la préparation dans le plat et mettre au four en priant pour que la température soit à peu prés équivalente à celle affichée, laisser nettoyer le saladier par les enfants.
- Surveiller régulièrement sans se fier au temps de cuisson.
- Déguster, enfin !
Les observateurs auront compris que ce n'est pas le bon gateau qui est en photo puisqu'il y a une bougie, mais bon, c'est déjà la bonne famille!Un voyage en bus
J’ai déjà parlé ici du transport en taxi, mais les longs voyages en bus possèdent également leur part de…découverte et …d’amusements.
Aucun des bus du Cameroun ne part à heure fixe. Ça ne veut pas dire qu’ils partent en retard, ça veut dire qu’il n’y a pas d’heure de départ, le bus part quand il est plein. L’heure de départ est donc la première des nombreuses incertitudes du voyage.
Ensuite il y a deux types de bus, les minibus et les bus. Tout européen qui se respecte imagine le minibus plein de bananes sur le toit, il a raison. Les toits des minibus sont toujours surchargés des provisions que les voyageurs transportent, et quand il reste de la place…de bananes ! Ce qui est plus difficile à concevoir pour nous est le nombre de personnes qui peuvent entrer dans ces bus. Puisque le bus part quand il est plein, les derniers n’hésitent pas à s’entasser plutôt que d’attendre le prochain départ. Dans les grands bus on a quand même plus d’espace. Disons que les places sont respectées (même si il y a toujours des gens dans l’allée centrale). Ce qui est rigolo dans les grands bus, ce sont les vendeurs !
Tout au long du trajet, un ou plusieurs charlatans sont là pour te vendre tous les trucs de la terre, enfin surtout de la bouffe et des médicaments traditionnels (des poudres et des lotions à l’odeur aussi bizarre que la couleur). Mais il faut dire que ces gens ont la tchatche ! Capables de parler jusqu’à 3h d’affilé sans s’arrêter ! Et un certain art de la vente. J’ai entendu toutes les techniques commerciales, et j’en ai découvert pas mal en les écoutant. Et ils maîtrisent à la perfection toutes les méthodes de promotion du monde pour casser discrètement les prix de leur produit le plus miraculeux du monde. Les médicaments soignent tout, bien sur, et le vendeur n’hésitent pas à vanter leur efficacité contre les hémorroïdes, déficiences sexuelles (en utilisant d’habiles métaphores pour comparer l’acte à un match de foot par exemple) et autres problèmes gastriques.
Les autres vendeurs sont ceux qui attendent au bord de la route, au péage. Il sont toute une armée (au moins !) à crier « l’eau, l’eau, l’eau ! », « papayes, papayes, papayes ! », « arachides, arachides ! », « qui veut du soya ? 500 le soya ! »...Il y a de quoi se faire un vrai festin à chaque péage ! En effet la nature est riche au Cameroun, et tout le monde s’arrête au péage. Ceux qui sont à coté des fenêtres sont alors mis à contribution pour passer les commandes, faire passer l’argent, récupérer les denrées. C’est quand même impressionnant de voir tous ces gens vivre le long de la route, marcher entre les voitures…
Tout au long de la route, sans arrêt, on voit des gens qui marchent ; et quand on y pense c’est assez fou ! On ne sait pas ou vont ces gens, ce sont des enfants qui rentrent de l’école, des personnes qui portent un ballot sur la tête…Ce qu’on voit tout au long de la route également, et malheureusement, ce sont les plastiques. La sensibilisation à l’environnement n’est pas la même au Cameroun, et une foi les denrées achetées au péage finies, les plastiques sont jetés à la fenêtre (heureusement des association travaillent pour sensibiliser tout le monde à ce genre de pollution !).
Enfin l’arrivée est toujours la bienvenue, parfois après 7h de bus ! Juste le temps de se faire sauter dessus par quelques taxis hors de prix (3€ la course !), d’en trouver un pas trop cher. Et de rentrer chez soi.